Pôle photographique de Toulouse : qu’en est-il du Château d’eau aujourd’hui ?
A cette époque, un vrai bras de fer s’était opéré entre l’association PACE et la mairie. La mairie remporte le combat et reprend les rênes du lieu sous l’instance d’une régie municipale. Suite à cela, la Galerie du Château d’Eau créée par le photographe Jean Dieuzaide, a vu ses portes fermées pendant près de 14 mois. Cette fermeture provisoire aura permis d’effectuer le changement de gestionnaire et de changer les statuts des salariés. Ré-ouvert le 29 janvier 2020 le pôle photographique dépend désormais de la direction des musées de la ville de Toulouse. Ce qui ne semble pas être vu d’un bon œil par les anciens gestionnaires (association PACE). Dans une interview accordé à France 3 télévision, Denis Rouillard l’actuel président de PACE fait état d’une mairie ayant baissé ces 5 dernières années ses différentes subventions tout en augmentant ses charges. Épuisé, l’association n’a pas tenu le coup estimant un manque de soutien de la part de la mairie : « elle a fait le choix de ne pas soutenir son « phare de la photographie » ».
De l’autre côté Francis Grass, adjoint au maire en charge de la culture affirme avoir proposé de racheter des biens à PACE pour lui éviter une saisie administrative et judiciaire. Il déclare même « Dans les faits, rien ne change. Le Château d’Eau garde sa vocation. Il reste dédié à la photographie contemporaine, à l’accueil de photographes et d’expos de photographies ! On veut aussi l’ouvrir à de grands festivals alors que l’association était jusque-là fermée à ça. »
Quel est l’avenir pour l’association PACE ?
En mai dernier l’association publie un appel à ses adhérents, publics, amis, photographes et artistes sur Facebook: “Le mode de gestion de la galerie initié en 1986 par Jean Dieuzaide, qui avait permis jusqu’ici à l’association PACE de faire vivre ce lieu d’exposition historique, d’enrichir ses collections et d’en faire un lieu au rayonnement international, est donc provisoirement suspendu […] Afin de nous donner les moyens et le temps de bâtir un nouveau projet, de diversifier les modes de financements et de valoriser notre patrimoine, nous avons placé notre association en sauvegarde ».
Une procédure de sauvegarde afin de permettre à l’association de retrouver son indépendance.
Mais aussi de garantir dans leur lieu d’origine l’accessibilité de leurs importantes bibliothèques spécialisées en France et de leur collection de photographies. Plusieurs projets sont imaginés comme le fait d’œuvrer à la médiation autour des expositions (au Château d’Eau et à l’extérieur) ou encore participer à des festivals comme Manifesto et Arles. Pour la préservation du Château d’Eau, de l’accès à sa bibliothèque et de la pérennisation des collections, il semble désormais indispensable que l’association PACE et la mairie travaillent main dans la main.