Crédit photo : Nico Pulcrano
Au travers des motifs et des arabesques brodés sur les tissus ornementés, les couleurs ruissellent sous nos yeux. Comment ne pas détacher notre regard ? Les longues robes laissent apparaître des chaussettes hautes et des baskets clinquantes, habillées d’une chevelure noire, et bijoux couleurs or. Je vous présente A-Wa.
Elles sont trois, trois sœurs israéliennes aux voix chantant les mélodies du Yémen.
Je découvre l’harmonie de leurs voix un soir d’automne, je pourrais dire être ébahie, étonnée, surprise de cette rencontre.
A-Wa signifie « oui » en arabe, et au travers de leurs musiques, elles transmettent leur passion, le lien qu’elles entretiennent avec leurs racines, qui par un mélange d’influences naturel nous donne un retour aux sources, les leurs. « Folk’n’beat’ yéménite » est le nom qu’elles donnent à leur musique, sur laquelle on peut difficilement ne pas se laisser prendre par la rythmique des instruments.
Au fil du temps on peut voir une réelle rencontre entre les artistes et le public, les jeux des regards permettent de se sentir présent, existant. Les chansons varient entre les paysages musicaux israéliens, à faire vibrer nos émotions lorsque l’on discerne les premières notes d’un violon. Le déhanché quasi automatique dû à la cadence des mains qui frappent entres elles. La mélodie vibrante de cet équilibre.
Je connais très peu cette langue, et serais incapable de discerner ou comprendre une seule parole. Mais je n’ai pas besoin de savoir leurs mots pour apprécier la musique, leur langue apparaît comme une suite d’accords à l’unisson, vibrants. Les messages qu’elles passent à travers leurs chansons ne passent pas uniquement à travers la compréhension, mais par un ensemble, par le mélange de leurs voix, des instruments, de la présence sur scène.
A-Wa chante des histoires, des histoires que les femmes en Israël n’osent pas chanter.
Article écrit par Laurine Caux