Chronique des « Chroniques de Jérusalem »
Notre rencontre date d’un matin de 25 Décembre. Soigneusement emballées d’un papier cadeau rouge les « Chroniques de Jérusalem » ne semblaient qu’attendre d’être dévorées des yeux. Dès les premières pages de ce roman graphique, je me retrouve fascinée et le savoure d’une traite. Guy Delisle nous livre une part de sa vie : son épouse travaille pour médecin sans frontière, il la suit autour du monde en jouant le rôle de père au foyer auprès de ces deux enfants. « Chroniques de Jérusalem » raconte la vie de la famille durant leur séjour d’un an en Israël.
Cet ouvrage a été une véritable révélation historico-politique. Honnêtement qui peut se targuer d’être un spécialiste de la situation entre Israël et la Palestine ? Entre les colonies, les conflits ponctuels, la cohabitation des religions et les jeux d’alliance : la situation fait penser à une partie d’échecs sans fin. Lire les « Chroniques de Jérusalem » a donc tout d’abord été pour moi une mise au point sur des pays dont on parle beaucoup mais à propos desquels je ne comprenais pas grand-chose.
Ces explications sont mêlées aux petites histoires quotidiennes de la vie de l’auteur et nous donnent un aperçu de ce que peut être la vie d’un expatrié à Jérusalem : les difficultés pour trouver une école laïque, la richesse culturelle, le patrimoine religieux, la nourriture, ou encore les rencontres. Les tracas journaliers de ce père de famille apportent une touche d’humour et de légèreté à l’ouvrage, tout en éclairant le lecteur sur les réalités de la vie en Israël.
Enfin Guy Delisle a la manie de ne pas seulement vous livrer une part autobiographique de sa vie, mais de vous faire réfléchir à ce qu’il a vu. Aucun avis n’est émis : à vous de vous faire le vôtre. D’ailleurs les planches qui en disent le plus long sur une situation ne comportent généralement pas de parole. Et c’est là je trouve la grande force de cette ouvrage : à travers une histoire somme toute très personnelle l’auteur nous donne des clés de compréhension. A nous lecteur de choisir comment les utiliser.
Camille Poletti
Crédit photo : libre de droits