(Un Film de Stefan Liberski, 2014)
« Je suis japonaise ! » Elle se dit.
Amélie, une fille belge qui est née et a passé son enfance au Japon, y retourne pour retrouver ses racines et ses beaux souvenirs d’un pays qu’elle considère toujours comme sa maison. En vraie Japonophile, elle intègre les manières japonaises, apprend la culture et donne des cours français. Après quelques cours autour d’un café, sa relation son seul étudiant, Rinri lui permet de connaître profondément la culture japonaise malgré les difficultés pour communiquer.
Vivre toute seule à l’étranger n’est jamais facile. Deux cultures différentes se rencontrent et annoncent aussi les feux d’artifices des conflits à venir. Le réalisateur, Stefan Liberski, montre ce qu’il se passe lorsqu’il y a une rencontre de cultures différentes, pour raconter une histoire d’amour interculturelle. Vivre à l’étranger c’est être dans une relation amoureuse. Les joies de découvrir ce nouveau monde nous font tomber amoureuse et devenir aveugle à la réalité : nous sommes toujours étrangers. Ce choc peut nous emmener vers la mélancolie la plus profonde. Notamment, lorsque Rinri fait goûter à Amélie du poulpe vivant, une spécialité japonaise, et qu’Amélie finit par pleurer de dégoût, trop lointaine de ces habitudes culinaires.
Rinri représente l’image du Japon qu’Amélie aime tant. Il est beau, charmant et mystérieux. L’amour qu’il lui porte la rend heureuse. Pourtant, les difficulités de communication et les différentes habitudes, la font hésiter à se donner totalement à lui. C’est pour cela que, quand Rinri lui a demande la main, elle répond qu’ils sont fiancés et ne veut pas se marier avec lui tout de suite. Lorsqu’elle est obligée de quitter Japon, à cause d’un accident nucléaire, ils se séparent pour toujours. Quand elle se souvient de ce fiancé, elle se dit : « tant pis, et tant mieux. »
Amélie a des regrets de ce pays qu’elle adore et cette personne qu’elle aime. Mais elle est soulagée de ne pas avoir eu besoin de s’engager à cette relation. Dans le film, nous pouvons très bien voir qu’il y a des moments où elle essaie de se convaincre que tout va bien et que tout ira mieux. Mais ce jour n’est jamais venu.
Ce n’est pas qu’une histoire d’amour entre une fille belge et un garçon japonais. Amélie nous raconte son histoire avec ce garçon au Japon et nous renvoie à notre propre expérience de vivre à l’étranger. Nous aimons le pays que nous avons choisi, nous essayons de nous adapter à la culture locale. Pourtant, c’est comme dans une relation amoureuse, nous gardons toujours notre propre culture, notre propre personnalité même si nous n’y pensons pas. Et parfois cela marche, parfois cela ne marche pas. Nous sommes fiancés avec ce pays.
Article écrit par: Yung-Tzu JEN