« Franchement le cinéma c’était mieux avant ». Je parie que vous aussi vous avez déjà entendu cette phrase. Que ce soit pour la musique, pour les arts ou encore pour les jeux-vidéos, la tendance est de nos jours d’être nostalgique et de dire que c’était mieux avant. Mais est-ce vrai ? Est-ce que ce sont les films qui ont baissé en qualité ou est-ce que c’est nous, spectateurs, qui avons évolué ? Nous sommes face à un art qui balance entre art et industrie.
Ce sentiment c’est la conséquence directe du format des franchises apparu au début des années 2000 avec des sagas à succès comme Harry Potter ou le Seigneur des Anneaux. Début de l’âge d’or des effets spéciaux qui ont rendu des millions de spectateurs ébahis. La recette du succès entre ses mains et la crise financière de 2008 pointant son nez, le monde du cinéma a fait le choix de prendre de moins en moins de risques au niveau des productions. On n’est plus dans l’idée de création mais dans l’idée d’un retour sur investissement.
Cette décision amènera à la vague de remakes, de spin-offs, de prequels donnant l’impression aux spectateurs d’un manque d’inspiration constant. Par exemple, la vague des comédies françaises ayant suivi « Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ? » fonctionnent toutes sur le même schéma : prendre un stéréotype et faire un film.
Pourtant, d’un autre côté, le film d’auteur n’a jamais été autant mis en avant avec des films comme Birdman, The Revenant, Moonlight… Le problème n’est pas le manque d’inspiration comme nous pouvons le penser du côté des réalisateurs mais plutôt un manque de moyens du fait que ces derniers doivent gagner la confiance des producteurs et rapporter pour pouvoir voir leurs films distribués.
De même, on reproche aux sagas actuelles d’être seulement là pour engendrer du profit mais on oublie souvent que les franchises que l’on idolâtre tant comme Star Wars ont été créées pour vendre des jouets.
Pour moi, le problème c’est tout autant les spectateurs que l’industrie. On est face à un public qui désormais se contente d’écouter les critiques des influenceurs et les campagnes marketing plutôt que de se déplacer directement dans les salles de cinéma pour aller voir autre chose que ce qu’on lui vend. On ne montre au public que des grandes productions avec une loi du marché plus forte qu’avant, qui va créer cette illusion du « c’était mieux avant » alors que nous n’avons jamais eu autant affaire à des thèmes et styles différents dans nos œuvres cinématographiques actuelles. Le cinéma ce n’était pas mieux avant, non, c’est juste que l’on ne prend plus forcément la peine de s’intéresser aux petites productions et qu’on préfère se prendre un abonnement Netflix. On paye pour aller voir des blockbusters et on télécharge les films d’auteurs… Nous sommes les responsables de ce « c’était mieux avant ».