Un jeune homme et une jeune fille arrivent sur scène, habillés de manière insolite, comme fraîchement débarqués des années 80.
Quelques de notes de synthé qui se mettent à résonner, la foule se laisse envahir par la musique. Les bassins ondulent et la chaleur monte.
Et puis, une voix rauque chante :
“ Wandering at night… Keep me warm… There’s no one… I’m inside that house… Rapid days… Get delighted… There’s no one… I’m inside that house... “
Avec la voix de Clara et le synthé d’Armand, on se croirait de retour dans les années 80, entre emprunts disco et un timbre atypique, plein d’une lascivité qui fait frissonner tous les corps. Au tout devant de la scène, j’ai ressenti l’énergie de ce duo parisien très prometteur et en pleine ascension, qui porte cette marque un peu décalée qui fait le délice des hipsters ces dernières années.
Dernière musique, un son techno emplit la salle. Le public s’agite avec son corps transpirant et lancinant. Le duo quitte la scène et nous restons tout émoustillés.
Le second groupe, Buvette, commence. La musique est plus calme, plus douce. Il est temps d’aller prendre l’air pour se remettre de ses émotions. Une partie de la classe IPCI est présente, on échange vivement sur ce qu’on vient de vivre. Plusieurs mots reviennent : intense, enivrant, énergique…
23h00, le trio Acid Arab débute sa prestation. Une énorme boule à facette est placée au centre des DJs et fait des reflets dans toute la pièce. La pénombre s’installe, la lumière se met sur la boule et un jet de fumée sort du sol pour venir s’étaler contre elle.
C’est parti pour une heure de son empruntant des sonorités venues tout droit du Moyen-Orient, mais aussi le rythme de la musique techno. Cela crée une explosion progressive qui déchaîne les foules. Les enceintes du Rocher de Palmer vibrent dans toute la salle et les jeux de lumières saturent nos sens jusqu’à en perdre l’orientation, le sens de notre venue, qui plonge le public dans une plénitude visible.
J’en ressors totalement désorientée, mais peut-être est-ce l’utilité-même des concerts : s’ouvrir à une nouvelle dimension qui nous amènerait vers une sorte de transe. C’est ce que j’ai éprouvé après ces trois heures de sons, venus tout droit de l’au-delà. Si vous croisez la route de ces artistes, je vous conseille de vous arrêter et de vous laisser transporter, comme je le fus.
Article écrit par Déborah Gagsta