Crédit photo : Julien Palus
Adaptation de La Tempête de W. Shakespeare par le corps de ballet de l’Opéra de Bordeaux, sous la direction de Charles Jude.
Voyage vers l’institutionnalisation : les imposantes colonnes toisent les fourmis admiratives du paysage. Sur leur 31 pour l’occasion, leur lumière est à la fois répulsive et attractive.
Entrez voir une adaptation de cette œuvre classique, dont tout le monde – du moins tout le public du Grand Théâtre – connaît l’intrigue. Cette dernière est bien compliquée, et si, par malheur, on ne se la remémore pas avant d’assister au ballet, il y a de grandes chances d’être perdu(e) ! Jusqu’à l’entr’acte du moins, dont je profite pour compléter ma culture littéraire et théâtrale, peu fière de ne pas avoir fait mes devoirs avant de venir, contrairement à la flopée de lycéens présents dans la salle… à moins qu’ils ne soient simplement portés par l’émotion que leur procurait la danse.
Je n’en ressens pourtant rien. Non pas que je n’apprécie pas les ballets, au contraire, ni même que j’en sois lassée ! Il y a selon moi deux problèmes majeurs du point de vue de la danse : l’ensemble manque étonnamment de coordination, ce qui m’a d’autant plus perturbée puisque la musique de Philip Glass impose une rigueur à la chorégraphie. Puis, plus frappant encore, l’affiche nous promettait un ballet contemporain, et me voilà face à ce que je pense être du néo-classique. Un chichi de spécialiste, dites-vous ? Je ne suis pas sûre, car cela affecte selon moi l’image de cette discipline si particulière.

J’attendais beaucoup plus d’un spectacle chorégraphié par Charles Jude, danseur et chorégraphe reconnu dans le monde entier, mais peut-être que penser qu’un corps de ballet peut exceller dans deux disciplines de danse complètement différentes est se fourvoyer.
Article écrit par Agathe Ramade