Copyright : Damien Eymond-Laritaz
La gueule de l’Alligator se referme sur nous…
Dans la salle du Krakatoa, le Delta du Mississippi se déverse, trois groupes s’enchaînent pour partager leur amour du blues et du rock n’roll. Le public est au rendez-vous.
King Biscuit ouvre le bal, sur scène guitare amplifiée, batterie fine, cigar box et autres bizarreries. Le trio distille une musique des bas-fonds, rocailleuse et déchaînée, aux confins du blues et du rock. Sylvain Choinier au chant et à la guitare, rappelle avec humour que jouer en première partie est un choix «le privilège est de vous rencontrer en premier ». Le ton est posé. Il s’agit là d’une rencontre, d’une première rencontre pour certains, tout aussi intense que surprenante. Les normands de King Biscuit nous présentent un nouveau live nerveux, animal et sauvage. Leur blues est indomptable.
Deuxième round, c’est au tour de cinq garçons de nous conquérir. Lumière tamisée, plantes vertes et look vintage marquent un univers South-East. C’est Théo Lawrence la tête du groupe, du haut de ses 21 ans, il n’en est pas à son premier coup d’essai et ça s’entend. Le soul man et ses musiciens de the Hearts partagent avec leur public une musique authentique, sincère et lancinante. Nos cœurs s’emballent sur « All Along », « Made to last », nos corps se trémoussent sur « Sticky Icky », nos voix s’unissent sur « Heaven to me », chacun de leur morceau est un monde en soi. Théo Lawrence & the Hearts nous promettent de revenir très vite.
Laissant place à Luke Winslow-King, nous remontons aux origines du jazz et du blues, direction la Nouvelle-Orléans. Luke Winslow a tout pour nous séduire, une gueule d’ange, une voix et une allure de crooner. Accompagné de ses musiciens et de Roberto Luti, guitariste de haut vol, les américains nous offrent un show incomparable. Les quitter des yeux devient difficile. Comme scène finale, Luke et Roberto se lancent dans une battle, guitare dobro contre guitare électrique, la foule est déchaînée. Nous ne doutons plus de leur générosité et de leur talent, Luke Winslow aime son public et le prouve à chaque seconde. Une poignée de main, un sourire et un remerciement clôt cette belle soirée.
Nous ressortons avec le blues dans l’âme.
Retrouvez le festival des Nuits de l’Alligator avec d’autres bêtes du blues jusqu’au 18 Février à Clermont-Ferrand, Nantes, Lyon, Paris et la Rochelle. https://www.nuitsdelalligator.com/
Article rédigé par Léa Barthe