Laspsus Linguae, une exposition littéralement engagée.

Nous voilà à Vienne, une petite ville à vingt minutes au sud de Lyon, réputée pour son
fameux festival de Jazz. Mais au programme aujourd’hui jeudi 27 décembre, une exposition d’art
contemporain au centre d’art Les Halles du Boucher. Cette ville n’a à priori pas de scène
contemporaine très développée or elle dispose d’un centre d’art actif et doté d’une personnalité
singulière. Le lieu qui servait au seizième siècle d’entrepôt pour la viande est loin d’être neutre.
Légèrement en sous-sol et rythmé par plusieurs voutes en pierre, l’espace d’exposition n’est pas
forcément facile à exploiter.

En ce moment, l’exposition Laspsus Linguae regroupe des oeuvres de quatre artistes de
renommée nationale et internationale : Claude Closky, Julien Berthier, Pierre Bismuth, Andrea
Fraser et Jacques Villeglé. Comme le nom de l’exposition l’indique, lapsus linguae traite de notre
rapport au langage et plus largement aux mots. Influencés par l’art conceptuel des années 1960
où l’idée prévaut sur la forme, les artistes vont s’emparer du langage et l’exploiter sous toutes ses
formes ; corporel, auditif, écrit, sculptural etc.

En pénétrant la salle d’environ 350 mètres carré, ma première remarque concerne le
nombre d’oeuvres exposées, qui semble ne pas être surabondant! En effet, il y a entre une à deux
pièces par artiste, ce qui laisse l’espace respirer et nous permet de jouir de chaque oeuvre en
digérant peu à peu ce qu’on a sous les yeux. Le parti pris du curateur Marc Bembekoff de ne pas
surcharger l’espace d’exposition via une sélection d’oeuvres minimale et précise en fait une
qualité. La toute première oeuvre à laquelle nous sommes confrontés en arrivant est un pièce de
Julien Berthier, qui affiche deux feuilles format A4 au mur, captures d’écrans d’itinéraires sur le site
Michelin, où l’ont peut voir deux trajets : celui de Boston à Northhampton, l’un aux Etats-Unis et
l’autre en Angleterre. On se rend compte que pour chacun des deux trajets reliant des villes de
même nom, mais dans deux pays différents, le temps de distance est le même : 2h06. Puis nous
arrivons au travail de Claude Closky, conceptuel provocateur, avec son installation : Toutes les
façons de fermer une boîte en carton, où 16 cartons sont pliés de toutes les manières possibles.
Je parcours les oeuvres suivantes pour finir devant un poste de télévision cathodique, sur lequel
un casque audio est branché. Je m’assoie sur le petit pouf prévu au visionnage. Je découvre une
vidéo de l’artiste Andrea Fraser, Little Frank and His Carp. On y voit une femme en robe fluide
verte se balader dans le hall du musée Guggenheim de Bilbao, un audioguide à la main. La vidéo
est filmée en caméra cachée et l’on entend le contenu de la voix-off. La jeune femme est très
sensible à ce que la voix lui raconte sur l’architecture du bâtiment, composée de lignes courbes,
sensuelles et suaves. Elle se retrouve à toucher de sa main un des piliers du bâtiments, jusqu’à s’y
frotter érotiquement, en soulevant sa robe. Andrea Fraser est une artiste performeuse, célèbre
pour ses Gallery talks, performances au sein d’institutions muséales pendant lesquelles elle
explore notre rapport aux musées et comment ceux-ci influencent notre regard.

Je termine l’exposition, agréablement surprise par ce que j’ai découvert. De la présence de ce
centre d’art en plein centre historique d’une petite ville d’Isère, au parti pris du curateur, jusqu’au
déshabillage d’Andrea Fraser au Guggenheim, Lapsus Lingae est une exposition inattendue. De
plus la médiation est très bien faite, nous n’avons pas a lire trois pages de texte par oeuvre pour
s’en emparer. Le projet artistique des Halles du boucher se base sur la notion de surendipité, ce
qui consiste à faire une découverte inattendue ou accidentelle. Je crois qu’ils arrivent à remplir leur
mission !

Claudia Struve

Crédit photo : Gaëlle BARDIN

Publié le 28 février 2018

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