Quand l’image entre dans la danse.
– « Et si on disait qu’on était des personnages avec des pouvoirs magiques qui nous permettraient d’être invisibles et de nous faufiler où l’on veut ? Parce que moi, je rêverais d’aller voir sous les bras des danseurs, ou les regarder d’en haut ».
– « Oh oui! Moi aussi je n’aime pas rester assis sur mon siège pendant le spectacle, j’aimerais tellement aller tout près, regarder ce qu’il y a sur scène. On ferait comme si on était une caméra magique et on zoomerait sur tous les détails que l’on ne voit pas d’habitude ! ».
La vidéo et la danse forment un duo inattendu mais pas anodin. À l’origine, l’objectif des caméras était de réussir à capturer le mouvement dans l’espace. Donnez au corps la possibilité de sortir de sa scène traditionnelle, et à la caméra de revenir à ses plaisirs d’antan, vous découvrirez certainement des choses étonnantes. Ils se livreront à un jeu amusant et infini, se nourrissant l’un l’autre d’une liberté enfin retrouvée.
C’est ainsi que les chorégraphes Alain Gonoté et Marielle Morales, des compagnies Mala Hierba (Belgique) et Cie Lullaby Danza (Bordeaux), ont décidé d’organiser le premier festival de Danse en film, en décembre dernier, à Bordeaux.
Au cinéma Utopia, 12 propositions contemporaines ont permis de découvrir ce pas de deux hybride. Les réalisateurs, issus de différents pays (Italie, Japon, Belgique, Espagne, Océanie), ont utilisé tous les ingrédients possibles pour raconter des histoires farfelues. Mettre le corps dans des espaces inattendus, lui faire faire des mouvements qui bousculent les codes, ajouter des effets vidéos, c’est une expérience qui ouvre à des milliers de possibilités. Chacun gardera en souvenir ces expressions artistiques décalées à hautes sensations. À coup sûr, un festival de danse en film c’est le dépaysement assuré !
Madeleine d’Ornano