Cette nuit, était une nuit intense.
Pour la première fois, j’ai vu un film de sexe au cinéma. Ou plutôt cent trente films en un seul!
Lors de la Nuit rose du FIFIB, je découvre l’univers de Nicolas Charlet et Bruno Lavaine dit Nicolas et Bruno. Ces deux réalisateurs, dialoguistes, spécialistes du détournement comique, ont mis le (gros) paquet cette nuit-là!
Tels des stars, ils animent la soirée à la manière d’un show américain. Après la projection du film Vampire en toute intimité, « place au cul » comme l’annoncent si poliment, les deux réalisateurs survoltés.
Commence alors ce fameux film, À la recherche de l’ultra-Sex. Devant les premières images, je peux sentir une gêne parmi les spectateurs. Les entremêlements de corps apparaissent et s’enchaînent. Les vêtements colorés (quand il y en a) aux styles douteux, la pilosité capillaire (et autres), inondent l’écran.
Mais la magie du cinéma opère : à notre tour, nous partons tous à la recherche de cet énigmatique Ultra Sex !
Je sens alors, que toute la salle est captée par ces images plus loufoques les unes que les autres, ces dialogues absurdes et délirants interprétés par les voix nasillardes de Nicolas et Bruno. Pendant une heure, nous suivons des personnages comme le Général Zizi, le robot R2DQ ou le présentateur Bernard Boulard sous les rires incessants. Le public est conquis !
A la manière de La classe américaine, les deux casse-cous de la pellicule, ont sélectionné plus de 130 films pour n’en remonter qu’un seul. Finalement, le film apparaît superbement bien monté.
A travers ce film décalé et assumé, nous pouvons entrevoir une véritable diversité et évolution du cinéma pornographique. Tantôt de science fiction, policier ou d’arts martiaux, venant de tous pays et agissant comme une antichambre du « grand cinéma ». Ne s’autorisant aucune limite, le genre est mis en scène avec toutes les déclinaisons (non) possibles et (non) imaginables : le pornographique roller, le pornographique Star Wars, le pornographique Daft Punk, bref il y en a pour tous les goûts.
Le film se termine sous une pluie d’applaudissements mais… La nuit n’est pas terminée ! Elle se prolonge par une magnifique performance de danse et de chant, concoctée par Nicolas et Bruno déguisés. Et pour ceux qui en demandent encore, une reconstitution de doublage permettant à des volontaires dans la salle, de jouer aux apprentis acteur porno. Une nuit réussie donc, donnant lieu à un défi cinématographique fait par deux compères très décontractés, rendant hommage à ce genre, trop souvent mal vu.
En somme, du pornographique, du ludique et du pédagogique. Que demander de plus ?
Article écrit par: Ludmila Kuroï