Crédit photo : Mélanie Stautt
Toujours debout ? On n’en doutait pas. Toujours la banane ? On en était déjà moins sûr. Mais alors, toujours lucide ? On avoue qu’on restait sceptique à ce sujet. Comment le Renaud anar, anti-militariste acharné et pourfendeur de la police que l’on connaissait à ses débuts, avait pu devenir docile et politiquement correct au point d’embrasser un flic ?
C’est avec cette question en tête que nous nous retrouvons vendredi 18 novembre 2016, devant la patinoire Mériadeck à Bordeaux, en train de faire la queue pour assister à la première des deux représentations bordelaises de Renaud Séchan dans le cadre de son Phénix tour. Les “Renaud on t’aime”, “Où c’est qu’j’ai mis ma bière?” et autres “Société, tu nous auras pas !” fusent dans la foule. Un fois la sécurité franchie, nous nous dirigeons vers la fosse, pris entre un sentiment d’excitation nostalgique et la peur de la déception. Après s’être consumé dans l’alcool, Mister Renard va-t-il vraiment renaître de ses cendres ?
21h, le rideau tombe. Et une grande partie de nos doutes avec. D’emblée la scénographie et les effets visuels impressionnants nous plongent dans le show. Le concert s’ouvre sur la mélodie de Toujours debout, single principal du nouvel album Renaud. La passion avec laquelle Docteur Renaud entame sa prestation nous fait oublier sa voix fatiguée et parfois balbutiante ainsi que la trivialité de la chanson. On comprend rapidement que tout au long du concert les émotions et les souvenirs d’enfance vont prendre le pas sur notre souci d’analyse critique initial. On décide donc de se laisser porter par les différents tubes qui s’enchaînent et que le chanteur, bien aidé par les musiciens (impeccables) qui l’entourent, interprète en parfaite harmonie avec son public. Une Ballade nord-irlandaise mélancolique, une Marche à l’ombre à la mode “country” et une interprétation grandiose de Dès que le vent soufflera seront pour nous les points forts du concert.
Pour résumer, on aura assisté aux retrouvailles touchantes entre un Renaud usé physiquement mais incroyablement heureux d’être sur scène et ses fidèles “aminches” qui l’ont attendu toutes ces années avec le même amour. Un joli moment qu’on ne regrette pas d’avoir vécu.
Article écrit par Pierre-Charles Fuzel