Crédit photo : Smokey Joe & The Kid
C’est vendredi soir, le weekend s’annonce enfin ! Pour nous mettre dans l’ambiance, le label bordelais Banzaï Lab nous a concocté une soirée aux petits oignons : un trio gagnant d’artistes majeurs de la scène électro-Hip-Hop indépendante…de quoi passer un moment gourmand ! Présentation de French Beatmaking #2 :
En première partie, Degiheugi, breton originaire de Saint-Malo. Sa recette préférée ? Offrir un coup de jeune aux vieux titres des quarante dernières années en les bourrant de nouvelles vibes groovy, leur ajoutant des touches de soul et un certain spleen électronique. Le jeune homme recherche le sample ultime à base de featurings croustillants. Résultat : une ambiance plutôt sexy avec des voix féminines et masculines qui nous ramènent aux vacances d’été, sur le sable chaud au bord de la mer. Derrière lui, un écran sur lequel défilent des images collées à la musique. C’est comme si la vidéo s’inventait au fil des mix de l’artiste, tout concorde et se marie à merveille pour une expérience live méchamment zélatrice et prometteuse !
Après cette pause estivale dans la rigueur de l’hiver, le duo très attendu Chill Bump arrive sur scène. La foule du Rocher de Palmer se déchaîne ! Débarquent donc deux jeunes sur-bouillants, prêts à enflammer la salle : Miscellaneous à la voix et Bankal aux platines, tous deux venus de Tours. Les deux artistes profitent pleinement de l’espace, l’habitent, le vivent : des scratchs de folie dignes d’un champion de France, des couplets débités à la vitesse d’Eminem et avec le même accent anglais parfaitement maîtrisé et des sauts de cabriole en guise de transitions. Chill Bump clame haut et fort son appartenance au rap tout en revendiquant son indépendance par le renversement de ses codes et de ses normes. Soutenus depuis le début par Wax Tailor et C2C pour assurer leurs premières parties, les deux jeunes hommes ont fait du chemin et assurent maintenant un show entier qui embrase facilement et presqu’instantanément la masse de gens venue pour bouncer sur leurs notes à la fois inflexibles et délicieuses. Après une heure à transpirer, on n’est pas déçus, mieux…on en redemande !
Mais tout vient à point à qui sait attendre…pour le dessert, cerise sur le gâteau : Smokey Joe & The Kid, la salle est sur le bord de l’implosion ! Rapide clin d’oeil fait aux artistes précédents et le duo bordelais introduit sa star du soir (présente leur nouvel album Take Control), Mr MysDiggi de Londres, le sang chaud venu d’un pays froid ! Déterminé à incendier tout Cenon, l’artiste invite la foule à chanter dès les premières secondes, commence alors un exercice de vocalises intense. Le concert démarre sur les chapeaux de roues, les musiciens pètent la forme, les chanteurs aussi…c’est un régal auditif qui en devient immersif. La chaleur monte, l’énergie s’élève et l’atmosphère se transforme : entre le public et la scène, c’est la cohésion et le déchirement, une certaine distance et une profonde proximité. Le live band s’échauffe en toile de fond pourtant le son résonne dans nos oreilles, leur mélodie coule dans nos veines, serions-nous en transe ? Smokey Joe & The Kid dégaine plus vite que son ombre et enchaîne les titres ; le public se défoule sur des beats toujours plus puissants emprunts de Hip-Hop, bass music, jazz, funk et soul pour un repas complet et équilibré. Après une heure de show exceptionnel, les fronts coulent, les chemises sont tombées, les mouvements des cheveux ont fini d’éclabousser les voisins, les jambes sont maintenant fatiguées, il est temps de rentrer.
Trois salles, trois ambiances, une harmonie parfaite entre la scène et son public ; la soirée est montée crescendo pour un joyeux happy end transpirant et moite ! Avec un menu pareil, Banzaï Lab nous a montré une fois de plus qui était le patron ! Conclusion : on était rassasiés sur le coup, mais aujourd’hui, on en veut encore !
Article rédigé par Apolline Clapson aka Boolbi