Sortie le 1er décembre 2017, la première série Netflix produite en langue allemande connait un réel succès en Allemagne et part à la conquête des spectateurs du monde entier.
Qui n’a jamais connu de rencontre malheureuse, généralement en début d’après-midi, avec Rex le chien flic, Alerte Cobra ou encore pire avec l’inspecteur Derrick et ses lunettes angoissantes ? Ce genre de séries allemandes, dont on ne peut se rappeler sans gêne, hantent encore les souvenirs et laissent réticent à une énième expérience télévisuelle de programmes allemands.
C’était cependant sans compter la collaboration du géant américain Netflix et de la société allemande de production Wiedemann & Berg Television qui nous produisent une pépite au nom très allemand « Dark ». Pour cette grande première d’un projet européen, les créateurs ont pris le risque de se lancer sur le terrain miné du genre policier en y incorporant une dimension fantastique.
L’intrigue est somme toute des plus communes du thriller : la disparition inquiétante de deux jeunes enfants à quelques jours d’intervalle remue le village de Winden qui n’avait pas connu tel drame depuis 33 ans. Ce pour quoi au contraire il ne faut pas s’inquiéter, c’est certainement de la qualité de la production qui saura séduire même le plus réticent des sériephiles. Toutes les clés d’une bonne série y sont réunies : au revoir l’ambiance DDR et ses costumes cheap, Dark nous offre une atmosphère synesthésique immersive grâce à un travail remarquable sur l’esthétique rappelant l’univers du cinéaste David Lynch alliée à une bande originale vibrante. L’ajout de l’univers paranormal apporte de son côté une complexité envoutante qui tient en haleine.
Cette belle découverte pavera, peut-on l’espérer, le chemin pour de futurs projets analogues qui feront rapidement oublier les réminiscences des productions passées et vous réconcilieront potentiellement avec l’allemand. « Die Frage ist nicht wer, die Frage ist nicht wie, sondern wann ? »*. Et vous, quand est-ce que vous vous mettez à la Deutsche Qualität ?
* « la question n’est pas qui, la question n’est pas comment, mais quand ? »